Durant la pandémie du coronavirus, entre mars et mai 2020 en France, Dominique, 74 ans, a vécu la période de confinement seule dans son appartement. La peur du virus l’a cloitrée chez elle. Elle n'est quasiment pas sortie, se faisant livrer des courses par de la famille et des amis. Ses enfants et ses petits enfants sont habituellement une grande source d'énergie pour elle. Ne pas pouvoir les voir a été très pesant. Elle a alors puisé dans son imagination qui n'a eu que faire des gestes barrière et autres restrictions pour occuper son temps, s'évader et garder le moral. C'est alors qu'est apparu sur une toile, une France qui pleure ses nombreux décès dû au coronavirus, une écharpe qui, prenant 1 mètre chaque jour, mesure près de 50 mètres. Elle a improvisé une fête de famille en photo collage. N'ayant plus de limite, elle s'est permise d'inviter des grands noms de la peinture… dans sa tête. Vasarely est venu coller 2 334 petits carrés de carton colorés pour se distraire quelques journées. Pendant que Dominique se douchait, Modigliani lui a fait la surprise d'esquisser le portrait de certains de ses petits-enfants. Bien sûr ses idoles Pierre Soulages et David Hockney furent de la partie. Malheureusement il a fallu que tout ce beau monde s'enfuit pour que Dominique retrouve la réalité, l'extérieur. Mais cette étape, bien que très attendue, n'est pas la plus simple. La crainte du virus est toujours présente. Aujourd'hui, 3 semaines après le début du déconfinement, elle ressort très prudemment, équipée de masques… faits maison bien sur.